La psychologie de l’image est le terme générique donné par Akhter Ahsen, Ph.D., depuis 1985, à l’ensemble des connaissances (théorie, structure, fonction et applications), d’une forme particulière d’imagerie mentale, l’image eidétique, qu’il a développé depuis la fin des années 1950.

Originaire du Pakistan, Akhter Ahsen, décédé le 21 décembre 2018 à New York, s’intéresse très tôt aux images mentales. Dès le début de ses études de psychologie, il désire reproduire en laboratoire les images eidétiques étudiées au début du vingtième siècle par l’équipe de E.R. Jaensch à l’école de Marburg en Allemagne. Ces images mentales ont été nommées eidétiques, car elles représentent des images internes particulièrement claires et lumineuses que certaines personnes, surtout des enfants, peuvent voir à la suite d’une stimulation visuelle externe. À travers ses propres expériences, Ahsen découvre que ces images eidétiques ne sont pas seulement l’apanage de certaines personnes, mais qu’elles peuvent être expérimentées par tous et qu’elles font partie de la structure même de l’organisation psychique. Il distingue alors deux types d’imagerie mentale, celles répertoriées par Jaensch qu’il nomme « images eidétiques typographiques » et les images qu’il étudie dorénavant, appelées « images eidétiques structurales ».

Poursuivant ses études de psychologie à l’université du Punjab, il s’intéresse à la psychologie clinique et au traitement des troubles mentaux et il utilise l’image eidétique comme support diagnostique et thérapeutique. Dès lors, il développe la psychothérapie eidétique comme premier champ d’application de ce qu’il nommera plus tard la psychologie de l’image. Ahsen soutient en 1970 sa thèse de doctorat qui s’intitule The Nature and Behavior of Pure Eidetics.

Le terme eidétique vient du grec Eidos et signifie, selon les contextes, ce qui reste après qu’on a vu, ou la forme d’une chose dans la pensée, ou encore la trace qu’elle laisse dans la psyché, et enfin ce qui concerne les essences. Foulquié, P. (1962). Dictionnaire de la langue philosophique. Paris : PUF.

Akhter Ahsen

Quelques années auparavant, Akhter Ahsen a émigré aux États-Unis et il a publié ses deux premiers livres : Eidetic Psychotherapy : A Short Introduction en 1965 et Basic Concepts in Eidetic Psychotherapyen 1968. Ils seront suivis, au fil des ans, par plus d’une trentaine d’autres ouvrages et de nombreux articles scientifiques (cf. bibliographie).

Pendant plusieurs années, Ahsen pratique la psychologie clinique à l’Hôpital général de Yonkers, New York et il consacre son temps au développement des diverses applications de l’image eidétique, non seulement en psychothérapie, mais dans plusieurs domaines où l’image mentale trouve une fonction. Son érudition est remarquable, il possède des connaissances approfondies en philosophie, orientale et occidentale; en littérature et particulièrement en poésie; en sociologie et en anthropologie; en neurologie; en mythologie.

Akhter Ahsen a ainsi publié plusieurs ouvrages concernant ces divers sujets et en 1977 il crée une revue scientifique, The Journal of Mental Imagery, pour encourager la diffusion des connaissances théoriques et empiriques dans le domaine général de l’imagerie mentale. Elle est considérée, jusqu’au terme de sa publication en 2013, comme l’une des principales revues scientifiques internationales au niveau de l’imagerie mentale et la seule qui en a fait son objet unique (Roeckelein, 2004).

Image Eidétique

L’image eidétique¹ est une forme d’imagerie qui fait partie de l’ensemble plus large des images mentales comme représentations internes. L’image eidétique se présente comme une image visuelle normale et subjective qui est expérimentée avec beaucoup de clarté et de détails. Elle est perçue à l’intérieur de l’esprit de façon nette, elle est accompagnée de certaines réactions somatiques et elle a une signification pour la personne. Hochman (2002/1994)² ajoute :Cette image visuelle intérieure est si concrète et réelle qu’elle peut être explorée et vécue par le sujet comme s’il s’agissait d’un événement réel et présent. Cette image créatrice devient, dans l’esprit, une source de pensées et d’imagination; de plus, pendant la psychothérapie, elle génère une expérience nouvelle, qu’on peut répéter et qui se révèle par elle-même» (p.13).

Une des contributions les plus significatives de Ahsen à la psychologie est l’élaboration d’un modèle d’imagerie mentale qui introduit l’élément central des réactions somatiques dans la compréhension du phénomène. Nommé ISM, ce modèle, qui comprend trois dimensions, décrit l’expérience d’imagerie dans chacun de ses aspects tout en conservant l’unité de ce qui est vécu. Le ‘’I’’ réfère à l’image, le ‘’S’’ représente la réponse somatique et le ‘’M’’ correspond à la signification (meaning) qui se dégage de l’expérience.

¹Le terme eidétique vient du grec Eidos et signifie, selon les contextes, ce qui reste après qu’on a vu, ou la forme d’une chose dans la pensée, ou encore la trace qu’elle laisse dans la psyché, et enfin ce qui concerne les essences. Foulquié, P. (1962). Dictionnaire de la langue philosophique. Paris : PUF.

²Hochman, J. (2002). La psychologie de l’image de Akhter Ahsen : Une introduction. Document non publié, traduction de O. Hamel et al. de J. Hochman, (1994). The image psychology of Akhter Ahsen. An introduction. Journal of Mental Imagery, 18 (3&4), 1-118.

L’histoire francophone de la psychothérapie eidétique

Introduite par Oscar Hamel, M.Ps., psychologue, il fonde en 1994 l’Institut canadien de l’image eidétique puis l’Institut d’analyse eidétique afin de transmettre en francophonie la pensée du Dr Akhter Ahsen et la psychothérapie eidétique. 

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